Les femmes, hommes et jeunes impliqués dans le secteur de la pêche étaient conviés ce mardi 15 avril 2025, à un atelier-conférence organisé à Kinshasa, par le Réseau pour le développement intégral du Congo (REDIC). Il était question de réfléchir autour des enjeux et des opportunités qu’offre leur secteur d’activité, dans la résilience alimentaire en RDC. Cette rencontre, centrée sur le thème « souveraineté et sécurité alimentaire assurée : un atout majeur pour une sécurité durable », avait pour objectif de sensibiliser les acteurs du secteur de la pêche pour les pousser à s’intéresser et s’impliquer davantage dans toutes ses filières.
Les industries de pêche illégale étrangère dénoncées
Au cours des échanges lors de cette rencontre, Patricia Maïsha, coordinatrice du REDIC est revenue sur les multiples menaces qui occasionnent la rareté des poissons sur le marché, notamment le changement climatique, la disparition de certaines espèces, la surpêche, le non respect de la réglementation, l’éducation des entrepreneurs, etc.
A en croire Patricia Maïsha, « l’aquaculture reste le complément majeur à la pêche pour faire face à la malnutrition et garantir la sécurité alimentaire en RDC ». Car selon elle, la pêche et l’aquaculture artisanale ont tendance à être fortement ancrées dans la communauté et représentent un mode de vie dont plusieurs personnes dépendent. Cette tendance, explique la Coordonnatrice du REDIC, est une opportunité qu’offre ce secteur à la communauté.
De leur côté, les femmes entrepreneures piscicoles et aquacoles ont déploré l’envahissement du secteur de la pêche par les industries de pêche étrangères, en particulier les libanais et les chinois. Elles ont dénoncé l’exploitation illégale des eaux par la plupart de ces états et l’usage par ces derniers des pratiques prohibées, qui mettent en péril l’avenir de la pêche en RDC et pénalisent les populations autochtones et riveraines qui vivent essentiellement de cette activité.
Des projets prometteurs pour des solutions durables
Pour dépasser le simple réflexe d’identifier le problème, le REDIC a mis en place un projet concret visant à apporter des solutions aux nombreux défis auxquels le secteur de la pêche est confronté au Congo Kinshasa. Il s’agit de la construction des centres d’alevinage et élevage des poissons, qui seront équipés des étangs en bac à béton, des petites minoteries pour la fabrication des aliments locaux, la mise en place d’un site pilote pour leur réseau qui réunit et encadre plusieurs acteurs du secteur, un réseautage entre les éleveurs et les fournisseurs des intrants, ainsi que l’accompagnement de ces derniers.
Par ailleurs, le REDIC continue dans sa démarche de plaidoyer auprès des autorités pour la régularisation autour du secteur de la pêche, dans sa volonté de contribuer au développement durable en RDC et à la sécurité alimentaire
Linda Imbanda