L’élevage dans la province du Lualaba, particulièrement à Kolwezi, rencontre des défis considérables. Emmanuel Vaillancourt, éleveur et expert en sciences et technologies alimentaires, fait face à une situation complexe où plusieurs facteurs se combinent pour rendre cette activité essentielle encore plus difficile à mener.
“Dans cette région minière, l’élevage n’a pas encore l’importance qu’il mérite. La population se concentre plus sur les mines que sur l’agriculture ou l’élevage », explique Emmanuel Vaillancourt.
Cette réalité crée une absence de soutien institutionnel et d’intérêt public pour l’élevage, même si celui-ci pourrait jouer un rôle clé dans la sécurité alimentaire locale. Selon Emmanuel Vaillancourt, l’élevage n’est pas perçu comme une priorité économique, ce qui freine son développement.
Une des difficultés majeures qu’il rencontre est la concurrence des produits importés. Bien que les produits locaux, notamment les poules et leurs produits dérivés, soient de qualité supérieure, les consommateurs se tournent souvent vers les produits étrangers.
« Les produits importés sont considérés comme plus sûrs et moins chers, même si cela n’est pas toujours vrai. Mais pour beaucoup de gens, la facilité prime sur la qualité », regrette-t-il. Ce choix des consommateurs rend encore plus difficile pour les éleveurs locaux de se frayer une place sur le marché.
Le coût des intrants représente également un véritable obstacle, renseigne Emmanuel. « Les prix des aliments pour les poules ont doublé en quelques années, et la situation ne s’améliore pas », indique-t-il.
Le manque d’accès à des intrants subventionnés et le coût élevé des matériaux nécessaires pour maintenir une production efficace viennent alourdir les charges de l’élevage local.
« Même si on travaille dur et avec passion, les coûts restent un frein pour la rentabilité », ajoute-t-il.
Les conditions climatiques difficiles sont un autre facteur majeur. « Le climat à Kolwezi, avec des périodes de chaleur intense, affecte la santé de mes poules. Le stress dû à la chaleur et à l’humidité peut entraîner des pertes importantes », explique Emmanuel.
De plus, l’absence d’infrastructures modernes et adaptées aggrave ces problèmes. « Il n’y a pas assez de structures qui aident à gérer correctement l’élevage, comme des entrepôts climatisés ou des systèmes d’alimentation de qualité », déplore-t-il.
Malgré ces obstacles, Emmanuel garde espoir et reste convaincu que l’élevage peut avoir un impact positif sur la communauté.
« Il est indispensable que les autorités soutiennent l’élevage local, qu’elles facilitent l’accès aux intrants et qu’elles encouragent la construction d’infrastructures adaptées », souligne-t-il. Emmanuel croit fermement que, même dans un contexte difficile, des politiques publiques bien pensées pourraient améliorer les conditions de travail des éleveurs et permettre à ce secteur de se développer davantage.
“Si nous recevons le soutien nécessaire, l’élevage peut réellement jouer un rôle crucial dans la lutte contre la malnutrition et dans le développement de notre économie locale », conclut-il.
Grâce-Léonie MUKALA