Le marché kinois souffre depuis la nuit de temps d’une volatilité très considérée des prix des produits alimentaires. Etant donné que le pouvoir d’achat est faible en République démocratique du Congo, cette réalité économique suscite bien des questionnements que des gémissements dans le chef de la population kinoise.
Pour répondre à certaines interrogations, nos reporters ont approché Al Kitenge, stratège et analyste économique congolais.
Agriboost : Qu’est-ce qui est à la base de la volatilité des prix des produits alimentaires à Kinshasa en particulier et à travers le pays en général ?
Al Kitenge (AK) : La volatilité des prix des biens de première nécessité dans notre pays est liée généralement à l’influence extérieure. Environ 80% des produits alimentaires consommés en RDC, et à Kinshasa particulièrement sont importés. Ce qui fait que le marché est vulnérable à n’importe quel choque exogène, c’est-à-dire, externe.
Agriboost : Pensez-vous que le gouvernement soit démissionnaire dans cette affaire ?
AK : Je ne crois pas que le devoir du gouvernement dans ce secteur ne se situe qu’au niveau de la supervision. Comme c’est un monde de business, les activités concernent particulièrement les opérateurs économiques et leurs clientèles. Ils sont libres de fixer les prix de leurs marchandises selon les réalités qu’ils rencontrent sur le terrain.
Une certaine liberté règne dans le business agro-alimentaire. Pour espérer un jour à un marché aux prix uniformes, nous devons faire recours à d’autres stratégies agroéconomiques. C’est le cas de la mise en avant des produits alimentaires de première nécessité comme la farine de maïs et de manioc, le riz et plusieurs autres légumes qui sont jusque-là importés.
Agriboost : En tant que stratège et analyste économique que proposez-vous comme stratégie pour remédier à ce problème ?
AK : Je pense que la consommation des denrées alimentaires issues de notre propre production sera un grand pas vers la solution à ce problème.
Interview réalisée par Linda Imbanda.