Après plusieurs semaines d’attente, enfin la session 2024 du marché agricole a été lancée ce lundi 22 juillet 2024. Après la cérémonie d’ouverture qui a connu les mots de circonstance de M. Serge Mbay et celui du représentant du ministère de l’agriculture et sécurité alimentaire, toute l’assistance s’est dirigée vers les stands pour admirer les différents produits exposés, issus de la production et de la transformation purement congolaise.
Juste après la visite des stands, tous les participants ont été conduits vers les tentes, derrière les exposants, lieu spécialement réservé aux 2 panels prévus par Bilanga ya Betu en ce premier jour du MAGRIC.
C’est au cours de ces deux panels axés sur les thématiques « Quelle politique agricole nationale pour la RDC d’aujourd’hui et de demain ?» et « Agriculture, priorité des priorités : à quand les financements et les assurances agricoles pour tous?”. De ce fait, la question de financement et d’accompagnement des acteurs du secteur agricole a fait couler beaucoup d’encre et de salive, tant auprès des intervenants que des participants.
Parmi les orateurs du premier panel, l’ingénieur Isaac Issumo qui pense que le secteur agricole demeure médiocre malgré des millions qui sont investis par les bailleurs de fonds et le gouvernement congolais, ces financements n’étant pas orientés vers les acteurs principaux du secteur.
Pour lui, ces derniers devaient être mis au centre de la politique agricole congolaise.
“ Les premiers concernés dans l’agriculture de ce pays sont les paysans, et on ne peut pas continuer à décider à leur place. C’est lui qui maîtrise le terrain, il connaît la réalité. Mais son avis n’est pas pris en compte lors de la prise de décision. Si la politique agricole ne change pas, nous allons demeurer dans ce cercle vicieux”, a déclaré l’Ir Isaac Issumo, président de l’Ordre National des Ingénieurs Agronomes de la RDC.
Patrick Nouh, Directeur général de Activa Assurances RDC de son côté, a fait savoir que “le gouvernement congolais, en collaboration avec les partenaires extérieurs a mis en place des dispositions pour stabiliser le secteur agricole en RDC, entre autres, le programme national de développement agricole (PNDA), mis en place depuis deux ans. Ce projet préfinance de petits producteurs avec une prime à hauteur de 20 millions de dollars américains a pour but de sécuriser la productivité du paysan”, a-t-il dit.
Rosalie Biuma, Présidente de la FEPPAKIN, a par contre révélé que “ tous les financements agricoles atterrissent dans les administrations des institutions publiques et les agriculteurs évoluent avec leurs propres moyens”. Elle a plaidé pour la révision par le gouvernement et les investisseurs de leur politique de financement de façon à atteindre les vrais producteurs.
Par ailleurs, la question de la banque de crédits agricoles et de la levée des mesures d’applicabilité de la loi agricole congolaise avaient également été abordés.
Outre ces intervenants, Anny Mandungu, Tony Ngoma, Djedje Makoso Kungula et Laurent Munzemba ont fait office d’orateurs à la conférence et la table ronde de ce premier jour du MAGRIC BYB 2024
Linda Imbanda