Le chômage en République Démocratique du Congo est très préoccupant. Depuis plusieurs années, le manque d’emploi gangrène la vie de la jeunesse congolaise. Il constitue l’une des causes principales de la pauvreté et de la délinquance juvénile permanentes à travers le pays.
Bien que pris au piège, certains jeunes se démarquent dans l’entrepreneuriat afin d’assurer leur indépendance financière.
Christian Tuambile, la vingtaine révolue, licencié en psychologie de l’éducation, s’est lancé depuis près d’une année dans l’entrepreneuriat agricole.
Nouvellement passionné en agriculture, il se dit chanceux de découvrir plus tôt que son père et son grand-père, ce monde vert qui, selon lui, est presque inexploré. Il s’est confié à Agriboost info dans cette interview.
Agriboost: quelle est la formation suivie par Christian Tuambile?
Christian : Je suis licencié depuis 2 ans en psychologie de l’éducation, mais mon diplôme ne me permet pas encore de faire usage dans la société, du savoir que j’ai reçu à l’université.
Agriboost : selon vous, qu’est-ce qui constitue le blocage ?
Christian : l’absence totale de l’emploi. Déjà, le gouvernement n’en crée pas, et ceux qui sortent des universités vont dans la même direction. Ce qui fait qu’il y a un taux très élevé de chômage en RDC. En dépit de cela, j’ai constaté qu’au Congo, pour avoir un poste dans une entreprise, il faut être issue d’une famille ayant au préalable une puissance financière ou encore avoir des connaissances un peu partout. La méritocratie est bafouée.
Agriboost : Diplômé en psychologie de l’éducation, vous atterrissez dans l’agriculture commerciale, sachant que vous n’êtes pas le seul jeune à prendre cette alternative de survie, qu’est-ce que ça vous dit personnellement ?
Christian T : Dans le contexte actuel de notre pays, je pense que tous les jeunes devraient normalement s’intéresser à l’agriculture. C’est le seul secteur qui peut générer un grand nombre d’emplois à tous ces jeunes qui sont au chômage.
Agriboost : Et que dire de votre passion d’autrefois, les efforts fournis à l’Université, c’est perdu d’avance ?
Christian T : Non, tôt ou tard, je finirai par mettre mes compétences psycho pédagogiques au service de ma nation. Le commerce agricole m’a permis d’élargir mon champ de connaissances, je suis d’ailleurs en train de travailler sur un projet que je préfère taire.
Agriboost : Pensez-vous que si vous aviez ces informations sur l’agriculture, vous auriez autrement orienter vos études supérieures ? Ou encore, si vous considérez la connaissance acquise dans votre cursus académique, pensez-vous que la promotion de l’agriculture dans l’éducation de base changerait la donne économique au Congo ?
Christian T : Oui, ça changera énormément. L’agriculture dans l’éducation de base permettra à la jeunesse de se préparer aux enjeux actuels du pays. L’une des causes du taux élevé du chômage en RDC, c’est notre système éducatif qui nous aveugle totalement des réalités de l’heure actuelle.
Interview réalisée par Linda Imbanda