La journée mondiale de l’environnement a comme thématique cette année « la restauration des terres, la désertification et la résilience à la sécheresse ». C’est dans ce contexte que nos reporters sont descendus sur le terrain pour échanger avec les étudiants de la faculté de Géographie et Sciences de l’Environnement. Espoir Mutekemena, étudiant en L1 LMD dans cette filière est l’un de ceux qui ont répondu aux questions d’Agriboost infos.
Agriboost : Pourquoi avez-vous choisi cette filière ?
Espoir M : J’ai été au départ orienté par mon grand-père qui s’y connaissait mieux que moi et à mon arrivée, j’ai vite compris les intérêts et l’importance de l’existence de cette faculté surtout à l’heure actuelle.
Agriboost : Aujourd’hui c’est la journée mondiale de l’environnement, vous le savez déjà ou je vous l’informe ?
Espoir M : vous m’informez en tout cas, je n’étais pas au courant malheureusement.
Agriboost : Avant de toucher la thématique de l’année de la JME, en tant qu’étudiant, est-ce que vous connaissez quelques problèmes environnementaux qui touchent la République Démocratique du Congo ?
Espoir M. : oui, la République Démocratique du Congo est tout d’abord un pays qui est considéré comme un scandale géologique de par l’abondance de ses richesses souterraines et autres, mais elle fait face à deux grands principaux problèmes environnementaux qui sont l’insalubrité et la pollution des cours d’eau.
Agriboost : Est-ce que ces problèmes ont un impact direct sur l’exploitation agricole ?
Espoir. M : Oui, cela a un très grand impact. Je prends l’exemple de la rivière N’djili dont il est prouvé qu’elle est infectée. Les eaux de cette rivière sont utilisées par les femmes maraîchères pour irriguer leurs champs. Les microbes et les produits toxiques qui y sont composés infectent le sol et les plantations.
Agriboost : Dans la thématique annuelle de la JME, la restauration des terres fait partie de la pensée de mobilisation des populations sur la sécurité et l’entretien de leurs sols. Pensez-vous aussi qu’à l’heure actuelle les terres congolaises ont besoin de restauration autant que les autres ?
Espoir M : Non, ou je dirai pas toutes, déjà la RDC possède une grande quantité de terres arables non exploitées, qui sont en bon état. Mais je pense également qu’il y aussi une petite quantité de terres où il y a eu certaines pratiques agricoles nocives qui ont besoin d’être purifiées, c’est-à-dire, restaurées comme vous le dites.
Agriboost : Récemment, le gouvernement a fait un don des engrais chimiques aux acteurs du secteur agricole. Au regard de votre orientation académique, quelle est votre opinion ?
Espoir M : l’agriculture est un processus complexe qui demande un travail de longue haleine pour aboutir à des résultats concrets. Pour cela, les agriculteurs recourent à plusieurs stratégies, entre autres l’usage des engrais chimiques. Seulement, l’excès d’utilisation peut nuire à la qualité des aliments. J’espère que ces agriculteurs vont bien les utiliser pour ne pas détruire la santé des consommateurs.
Agriboost : En tant que futur environnementaliste, lorsque vous faites l’étude analytique de l’environnement congolais, quelle conclusion tirez-vous ?
Espoir M : Quand je regarde la RDC, je vois un pays en retard face aux enjeux environnementaux, qui sous-estime son importance dans ce domaine et ne travaille pas suffisamment pour répondre aux besoins actuels de l’environnement.
Agriboost : Avez-vous un dernier mot ?
Espoir M : j’aimerais conscientiser tout lecteur que l’environnement est notre habitation, si nous le détruisons, nous n’aurons nulle part où aller pour vivre. Il faudrait que nous fassions preuve de beaucoup de sagesse et de responsabilité dans notre manière de l’exploiter.
Interview réalisée par Linda Imbanda