Le Festival des films Alimenterre (FAT) a lancé sa 9ᵉ édition le samedi 1er novembre au Centre culturel Wallonie-Bruxelles, dans une ambiance mêlant foire agricole, cinéma engagé et dialogue citoyen. Organisé par l’ONG Humundi, ce rendez-vous annuel se démarque des autres, en portant un accent particulier sur l’agroforesterie.

Un village alimentaire comme scène vivante
Dès la matinée, les tentes dressées sur la grande avenue ont accueilli les organisations paysannes venues exposer farines locales, jus naturels, semences traditionnelles et plats revisités à base de manioc et d’arachide. Ce village alimentaire, nouveauté de l’édition 2025, incarne l’esprit du festival, celui de la restauration des terres et de nourrir les communautés.
Le thème choisi pour cette 9e édition du festival alimenterre, « restaurer les terres, nourrir les communautés congolaises: l’agroforesterie pour une agriculture familiale durable » résonne puissamment dans le contexte actuel de la RDC. La dégradation accélérée des sols, la perte de la biodiversité, la pression démografique et les effets croissants du changement climatique révèlent que nos terres nourricières ont besoin de soins: l’agroforesterie. « L’agroforesterie offre une réponse concrète et durable à ces défis », affirme Jean-Pierre Usseni, représentant pays de Humundi.
Cinéma et agroécologie : une alliance fertile
En soirée, les projections de films ont levé le voile sur les pratiques agroforestières qui régénèrent les sols tout en nourrissant les familles. Le thème de cette année marque une transition forte : de la dénonciation des pesticides interdits (édition 2024) à la proposition de solutions concrètes. « La neuvième édition est une continuité de la huitième. L’année dernière, nous avons démontré à travers les panels et les projections des films, les méfaits désastreux des pesticides chimiques sur l’environnement et la santé des exploitants et des consommateurs. Cette année, nous pensons comment réparer nos terres, notamment grâce à l’agroforesterie », explique Glodi Nkodi, Coordonnateur du FAT

Après projection des films « Forêt nourricière » d’Alain Huart qui met en lumière les potentiels de nos forêts, les producteurs locaux et les savoirs endogènes, ainsi que le film « Sous les palmeraies et les Cacaoyers, la vie pousse » produit par Baron Nkoy, des échanges fructueux entre chercheurs et paysans ont suivi, permettant à cet événement, d’atteindre l’un des objectifs assignés, celui d’un espace de réflexion autour des enjeux alimentaires du pays.
C’est par la lecture et la remise d’une note de plaidoyer aux représentants du ministère de l’agriculture que s’est clôturée la soirée du lancement du FAT.
Ce festival qui s’est lancé à Kinshasa progressera dans les provinces à travers une caravane éducative et de sensibilisation du 10 au 30 novembre 2025. Les provinces concernées sont Équateur, Haut-Katanga, Kasaï Central, Kasaï Oriental, Tshopo, Kwilu et Kongo Central.
Linda IMBANDA
