Après le ministre de l’agriculture, Grégoire Mutshail, c’est autour du Vice-premier ministre chargé de l’Économie nationale, Daniel Mukoko, de préconiser des mesures urgentes relatives à la pénurie du maïs. Annoncé lors de la septième réunion du conseil des ministres du vendredi 26 juillet, ces mesures préventives urgentes prises par le patron de l’économie nationale, visent à atténuer cette crise du maïs dans le Grand Katanga et le Grand Kasaï pendant la période de culture, allant généralement d’octobre à mars de l’année suivante.
Ces six mesures consistent respectivement en l’encadrement d’un groupe d’entrepreneurs nationaux identifiés, capables d’importer plus d’un million de tonnes du maïs et de la farine de maïs en leur accordant des
allègements des taxes, impôts et autres redevances ; la conclusion d’un accord gouvernemental avec le Zimbabwe pour le recours à brève échéance aux stocks disponibles dans ce pays en cas de pénurie grave dans certaines zones. Une mission est envisagée à cet effet. La troisième mesure est celle de la confirmation de la mesure portant suspension de la perception de tous les droits, taxes et redevances à l’importation de ces produits allant jusqu’à décembre 2024 ; le renforcement des mesures d’encadrement existantes par notamment la maîtrise du circuit d’importation et de distribution, l’évaluation des stocks, et le contrôle des prix à la consommation comme quatrième mesure. Il s’agit aussi de la mise en place, en collaboration avec le Ministère des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, avec la SNCC, d’un programme précis pour l’acheminement des produits dans les zones concernées et enfin de l’instruction à donner aux Gouvernements provinciaux de lever toutes les barrières et d’éviter toute forme de tracasseries et prélèvements illégaux.
Face à la récurrence de cette situation inconfortable, le Gouvernement œuvre en faveur de mesures durables qui doivent porter d’abord sur la consolidation de la capacité des principaux fournisseurs de maïs et nouveaux fournisseurs Congolais (producteurs et importateurs), ensuite sur les incitations à leur implication, avec l’appui des partenaires étrangers aux capacités avérées (Brésil, Afrique du Sud), dans les activités de production à grande échelle et de logistique (installation des silos et des entrepôts, minoteries) de stockage requise pour assurer une couverture totale du pays ; et enfin la mise en place d’un dispositif financier pour couvrir les investissements requis.
Le VPM de l’Économie nationale a rassuré que le Gouvernement tient à implémenter un nouveau modèle économique visant à réduire la dépendance vis-à-vis de l’importation du maïs, en collaboration avec un groupe de champions nationaux travaillant sur la chaîne de valeur (agriculteurs, importateurs, fournisseurs d’intrants, centres de recherche, experts en logistique, commerçants, etc.). Les observateurs attendent voir la portée de toutes ces mesures à très court terme.
Stéphane Mampuya