Trouver un emploi en République Démocratique du Congo est un parcours de combattant ou presque. Pour faire face à cela, plusieurs personnes recourent à l’entrepreneuriat pour être le patron de soi-même.
De ce fait, l’entrepreneuriat fait partie des secteurs de croissance et du développement économique d’un pays. En RDC, plusieurs femmes se démarquent dans ce domaine. Elles innovent et proposent des produits ainsi que des services de tout genre.
Tyty NGALENGE MUKUNA, une journaliste professionnelle, s’est également lancé dans l’entrepreneuriat à côté de son métier noble qui est le journalisme. Elle évolue dans la fabrication et la commercialisation de lait fermenté faites maison appelé « Waourt » Que ce qui l’a poussé à entreprendre ? Elle a répondu aux questions d’Agriboost.info.
Agriboost : Pourquoi vous êtes-vous lancé dans la fabrication des Yaourts ?
Tyty Mukuna : Je fais cette activité parce que j’avais besoin de quelque chose qui puisse me produire de l’argent et j’ai décidé de me lancer dans ce que je savais déjà faire et que j’aime aussi consommer.
Agriboost.Info : Avez-vous suivi une formation sur la fabrication des Yaourts ou c’est un héritage familial ?
T.M : Non, je n’ai pas suivi une formation. Une amie à ma mère m’avait appris au départ, puis j’ai enrichi ma connaissance par des recherches sur internet.
AI : Avez-vous un projet à long terme dans ce que vous faites ?
TM : Oui, le projet à long terme est d’industrialiser l’entreprise pour augmenter la production. Je ne voudrais pas mécaniser la fabrication de mon produit, question de conserver sa qualité, celle du Yaourt naturel ou du fait-maison.
AI : Vous voulez dire par là que l’industrialisation réduit la qualité des produits alimentaires ?
TM : En quelque sorte oui, étant donné que je suis une grande consommatrice de Yaourt. Il m’arrive d’en acheter simplement pour évaluer le goût. Et je peux témoigner que la plupart des Yaourts produits par les grandes entreprises ne sont pas à la hauteur en termes de goût et de nutriment. Les Yaourts faits traditionnellement sont bons et très nutritifs.
AI : L’instabilité des prix des denrées alimentaires ne porte-t-elle pas préjudice à votre activité ?
TM : Si, actuellement il y a une très grande différence de prix d’achat sur le marché. La plupart d’ingrédients qui composent le yaourt coûtent chers. Malgré cela, je préfère donner la bonne qualité même s’il faut gagner peu.
AI : A combien vendez-vous votre produit ?
TM : Le prix varie selon la commande du client. Pour le Yaourt traditionnel, 1 litre se vend à 10.000fc
AI : La banque mondiale a procédé depuis un certain temps au financement et à l’accompagnement des femmes entrepreneures en RDC, êtes-vous aussi intéressé par cette offre ?
TM : Jusque-là, je n’ai pas encore cherché un financement. Mais cette offre m’intéresse, car le financement extérieur est une nécessité pour tout entrepreneur.
AI : Un dernier mot à ce sujet ?
TM : Il faudrait que tout le monde pense à entreprendre dans l’agroalimentaire. Non seulement ça nous permet de consommer la bonne qualité, mais aussi de conserver la biodiversité.
Interview réalisée par Linda Imbanda