Sur les terres fertiles entre Nyunzu et Kongolo, les champs regorgent de manioc, de maïs, de haricots, source d’espoir pour les habitants. Mais cet espoir s’enlise dans la boue. La route qui relie ces deux pôles agricoles, jadis poumon économique de la région, est aujourd’hui un calvaire pour les producteurs et les transporteurs.
Un axe vital devenu impraticable
Chaque jour, des dizaines de véhicules tentent de franchir les bourbiers qui jalonnent cette voie. Certains y restent coincés pendant des heures, voire des jours. Les pannes mécaniques se multiplient, les barrages informels ralentissent le passage, et les produits agricoles, pourtant prêts à nourrir les marchés urbains, pourrissent en chemin. « On récolte, mais on ne vend plus. Nos efforts sont engloutis par cette route », témoigne un agriculteur de Nyunzu, lu dans un article de presse.
Des pertes en cascade
Les difficultés d’approvisionnement frappent durement les commerçants, entraînant une flambée des prix des denrées dans les centres urbains. Pendant ce temps, les familles rurales voient leurs revenus s’effondrer, tandis que les jeunes, découragés par l’isolement et le manque de perspectives, désertent progressivement les champs.

Un cri pour la réhabilitation
Face à cette situation, les usagers de la route appellent à une réhabilitation urgente de ce tronçon. Ils interpellent les autorités locales et nationales, les partenaires du développement rural, et les médias agricoles : il est temps de remettre cette voie en état.
Pourquoi cette route compte
La route Nyunzu-Kongolo n’est pas qu’un tracé sur une carte. Elle est le lien entre la terre et la table, entre les efforts paysans et la sécurité alimentaire. Sa dégradation menace l’économie locale, la cohésion sociale et la souveraineté alimentaire. Dans une province où l’agriculture est une promesse, laisser mourir une route, c’est trahir cette promesse. Pour que les champs continuent de nourrir les villes, il faut que les routes les relient. Et vite!
Medy Lapatsh

