Lors d’une interview accordée à Agriboost.info, Al Kitenge a réveillé les consciences. Son intervention sur l’autonomisation de la femme rurale n’était pas un discours, mais plutôt un cri, une prière, une gifle à l’histoire.
Son rôle est proportionnel à sa libération
Dès les premiers mots, le ton est donné. Pour Kitenge, la femme rurale n’est pas une figure secondaire de l’économie congolaise, elle en est le pilier invisible. Dans un pays où 70% de la population vit en milieu rural, et où 51% de cette population sont des femmes, il affirme sans détour : « Il n’y a pas un groupe sociologique qui pèse aussi lourd que les femmes du milieu rural »

Une erreur historique qui coûte cher
Avec une lucidité tranchante, Kitenge dénonce la vision coloniale qui a figé le rural dans la pauvreté et les femmes dans l’asservissement. « La bêtise de ce pays, c’est d’avoir accepté cette vision. C’est une erreur grave qui nous coûtera très cher tant qu’on ne l’aura pas corrigée », a-t-il regretté.
Il ne parle pas seulement d’injustice morale, mais de sabotage économique. Tant que la femme rurale ne sera pas formée, équipée, compétitive, « nos milieux ruraux seront pauvres et le pays restera pauvre », a souligné Al Kitenge.
La femme rurale : levier de transformation nationale
Dans son plaidoyer, Al Kitenge ne demande pas la charité, il exige la stratégie, appelant à une révolution silencieuse : celle qui commence par l’éducation, l’accès aux outils, la reconnaissance des savoirs locaux.
Il voit en chaque femme rurale une entrepreneure en puissance, une bâtisseuse de souveraineté alimentaire, une gardienne de la résilience congolaise.

Un appel à l’action, pas à la compassion
Ce n’est pas un discours pour attendrir, c’est une injonction à agir. Kitenge ne veut pas de larmes, il veut des politiques. Il ne veut pas des slogans, il veut des budgets. Il ne veut pas de photos, il veut des formations. « Libérez la femme rurale, et vous libérerez le Congo », a-t-il laissé entendre.
Dans un pays en quête de renaissance, Al Kitenge rappelle que la clé n’est pas dans les tours de verre, mais dans les champs, les marchés, les mains calleuses des femmes rurales. Leur libération n’est pas un luxe : c’est une urgence nationale.
Medy LAPATSH

