Annoncée depuis près d’un mois, Kinshasa a enfin accueilli, depuis ce vendredi 15 novembre 2024, dans la grande salle de Wallonie Bruxelles, la 8e édition du festival AlimenTerre (FAT), un évènement international initié par l’ONG Humundi (ex SOS Faim Belgique). Cet événement traite les enjeux agricoles et alimentaires en RDC et dans le monde.
Après que l’auditoire ait assisté à un spectacle extraordinaire livré par le groupe de danse folklorique traditionnel Elema Mbonda, Christian Kiaku, représentant du ministre d’Etat chargé de l’agriculture et sécurité alimentaire, Grégoire Mutshail, a lancé officiellement les hostilités. Ce dernier a fait savoir dans son speech, l’engagement du ministère de tutelle en collaboration avec l’ONG Médecins du monde, à retirer sur le marché, les pesticides vendus en violation de la réglementation. Il a précisé que 48% des engrais chimiques vendus sur le marché congolais sont interdits ou non-homologués, et portent préjudice à la santé de la population et à celle de l’environnement.
“ L’honneur nous est fait de prendre part à l’ouverture de la 8e édition du festival AlimenTerre, dont le thème est : nourrir la RDC sans pesticides interdits et dangereux. Pratiques agro écologiques dans l’agriculture familiale. Nul n’est censé ignorer que l’agriculture congolaise et familiale, nourrit à plus de 50% la population, mais la RDC est exposée à un risque réel, celui des trafics illicites des pesticides hautement dangereux, utilisés dans l’agriculture. C’est pourquoi, le ministère de l’agriculture, en collaboration avec Médecins du monde, s’engage à retirer sur le marché, en violation de la réglementation, afin de protéger la santé des personnes et de l’environnement”.
Et d’ajouter, “un document d’orientation sera publié pour aider les agriculteurs à faire des bons choix d’engrais en cas de besoin. Un arrêté ministériel vient d’être pris en ce jour, afin de retirer sur le marché tous les pesticides qui contiennent des matières actives interdites et des pesticides homologués”, a déclaré Christian Kiaku, représentant du ministre de l’agriculture et sécurité alimentaire.
Cette décision a été vivement saluée par l’assistance présente à cette cérémonie.
Pour coller l’utile à l’agréable, deux films ont été projetés. D’abord, “ la dernière semence” réalisé par Andréa Gemant en Tanzanie,
qui retrace les réalités liées à l’alimentation et à l’agriculture au 21e siècle, entre autre le contrôle et la manipulation de la semence par les occidentaux. Puis le film “cultiver l’espoir”, réalisé par le Coordonateur de cette édition du FAT, Baron NKOYI, montrant des paysans qui ont conservé, depuis plus de 50 ans, des semences biologiques et qui ont gardé des habitudes agricoles saines.
S’en est suivi le discours du représentant pays de Médecins du monde, qui s’est associé à Humundi dans l’organisation de ces assises à Kinshasa, un moment fructueux d’atelier, avec des personnes aguerries dans l’agroécologie. Ces experts ont répondu aux préoccupations du public présent. Le festival a été sanctionnée par l’un des responsables de HUMUNDI en RDC, Jean Pierre Useni.
Ont également assisté à cette grande activité alimentaire, les représentants pays de la Belgique, de Médecins du monde, les responsables des structures agricoles congolaises, ainsi que des maraîchers et maraîchères.
Linda Imbanda