En partenariat avec l’Ong internationale de droit belge « Solidarité socialiste » (SOLSOC), le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP), une Ong de la société civile congolaise, a organisé le mardi 25 juillet dernier, un atelier de renforcement des capacités en faveur des membres du Réseau des organisations des producteurs agricoles familiaux de Kinshasa (ROPAFKI) sur la chaîne des valeurs agricoles.
Ce, en vue de renforcer les chaînes de valeur agricoles pour nourrir la ville de Kinshasa et participer à la sécurité alimentaire des ménages de la capitale de la République démocratique du Congo.
Cet atelier est organisé pour renforcer les capacités de ROPAFKI en vue de produire des aliments en quantité et qualité saine et équilibré afin de garantir la santé de la population kinoise. C’est ce qu’explique la directrice générale du CENADEP, Me Gabrielle Pero.
« Le CENADEP accompagne depuis plus de 20 ans les petits producteurs agricoles, que ce soit à Kinshasa et dans différentes provinces du pays. Et nous nous sommes rendus compte que l’agriculture telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui par la plupart de nos producteurs agricoles, c’est seulement une agriculture de subsistance. C’est-à-dire, cultiver et vendre. Mais nous pensons que dans la chaîne des valeurs il y a plusieurs étapes importantes, notamment la transformation. C’est dans le but de pouvoir ajouter une plus-value à ce qui est produit, au lieu de le vendre à l’état brut. Nous pensons qu’il y a lieu de pouvoir attirer plus de bénéfices si ces mêmes produits sont transformés. C’est-à-dire, une partie est vendue, une autre est transformée localement. C’est justement pour cette raison que cette activité a été organisée pour aider les petits producteurs agricoles que nous accompagnons à acquérir d’autres connaissances de transformations des produits locaux », a-t-elle indiqué dans une interview accordée à la presse.
Et d’ajouter : « Principalement nos bénéficiaires ce sont donc des fédérations des maraîchers qui sont dans la périphérie de Kinshasa et qui ont l’agriculture comme activité principale. Ce sont eux qui ont été identifiés comme des premiers bénéficiaires de cette formation et nous pouvons intégrer d’autres groupes. Quant à la prochaine étape, après avoir acquis ces connaissances, nous pensons pouvoir les accompagner avec des intrants pour que ces petits producteurs agricoles de Kinshasa puissent réellement mettre en pratique les techniques apprises lors de la formation », précise-t-il.
Noter que cette formation a été assurée par le fleuriste et environnementaliste Jean Mangalibi Mosengo, coordonnateur de l’Ong « Les Amis de la Nature et du Jardin » et membre de la Fondation El Shaddaï.
Dans son enseignement, il a insisté pour que les petits producteurs agricoles de Kinshasa abandonnent carrément les engrais chimiques et minéraux. Et d’utiliser plutôt les engrais organiques et des bio-fertilisants tels que des compostes, des drèches, de la fiente de poule, etc.
Mangalibi a ainsi expliqué à ces maraîchers de Kinshasa différentes techniques culturales pour un rendement meilleur de leurs produits, mais aussi pour la rentabilité et assurer le développement durable de leurs activités.
Ainsi, au cours de cette formation, il a appris aux maraîchers membres de ROPAFKI comment rentabiliser quelques cultures dont celles de la tomate, de l’ail, de la ciboulette ou ciboule, de la menthe, de l’oignon, d’épinard, de la « pointe-noire », du poivrot, etc.
Les bénéficiaires n’ont pas manqué de mots. « La formation était basée principalement sur la préparation du sol. Parce que pour avoir un bon résultat, il faut d’abord commencer par travailler la terre. Et puis nous avons échangé par rapport à la transformation. Parce que souvent nous cultivons sans savoir qu’on peut arriver à transformer nos produits pour gagner plus dans ce qu’on fait.
Ils ne savaient pas toutes ces techniques qu’ils venaient d’apprendre. Et ce qui est bien, ce qu’on leur a fourni certaines informations en échange, il y a aussi certains éléments que nous ignorions, qu’ils nous ont qu’à même communiqués ».
Selon Jean Mangalibi Mosengo, en RDC aujourd’hui, 80 à 90 pourcent de maraîchers utilisent des engrais chimiques minéraux. Pourtant, ils devraient en principe travailler avec des engrais organiques. Voilà pourquoi, on devrait les apprendre certaines méthodes en vue de leur permettre de ne plus continuer à utiliser les engrais chimiques. Et qu’ils puissent travailler afin d’avoir le label « bio ».
Après quelques conseils prodigués par le modérateur du jour, M. Thomas Mukoko, expert du CENADEP, qui a demandé aux maraîchers de ROPAFKI d’innover et de produire davantage tout en protégeant l’environnement, les participants ont recommandé au CENADEP de penser à la construction d’un marché des produits bio dans la ville de Kinshasa. Et ils se sont engagés, désormais, à abandonner les engrais chimiques et minéraux, pour des pratiques naturelles de fertilisation des sols. Mais aussi, de capitaliser la formation acquise et surtout de mettre à profit des techniques culturales qui leur ont été enseignées.
A savoir, le Réseau des organisations des producteurs agricoles de Kinshasa (ROPAFKI) a été créé en 2005. Aujourd’hui, il compte huit organisations membres de ROPAFKI.
Le Probe