Une vague de mécontentement s’est emparée du Congo Brazzaville, après la révélation de l’accord conclu en 2022 entre les deux pays, renseignant l’octroi de 22’000 hectares des terres agricoles au Rwanda.
Selon les clauses de cet accord, il est conclu pour une période de 25 ans, ce qui a suscité une vive critique tant sur les réseaux sociaux que parmi les voix de l’opposition congolaise, remettant en question les modalités opaques de cette transaction.
D’après le récit de Loïcia Martial, correspondant de RFI à Brazzaville, Dave Mafoula, du Parti les Souverainistes et ancien candidat à la présidentielle de 2021, a dénoncé avec véhémence cet accord lors d’une récente rencontre, qualifiant son contenu de «flou » et accusant sa mise en œuvre d’atteinte à la souveraineté nationale. La vente de 11.000 hectares à un franc symbolique a particulièrement indigné Mafoula et ses partisans, soulignant l’ampleur du problème.
Dans une émission diffusée au Rwanda, des Rwandais commentaient cette acquisition des terres au Congo-Brazzaville en se félicitant d’avoir acquis des terres « plus vastes que Kigali », la capitale du Rwanda. Cette émission a irrité certains Congolais qui y voient une perte de souveraineté sur leur terre.
Face à cette contestation, une source gouvernementale a répondu en rejetant les critiques comme étant infondées, mais sans fournir des détails supplémentaires. Cependant, cette réponse semble loin de calmer les tensions qui persistent et pourraient même s’intensifier.
Lors de sa visite du 11 au 13 avril 2022 à Brazzaville, le président rwandais Paul Kagame avait conclu au total huit accords de coopération avec son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso.
Parmi ces accords, l’un prévoit la cession, par la République du Congo, d’un peu plus de 22 000 hectares de terres agricoles au Rwanda sur 25 ans. Avec une superficie de 342.000 kilomètres carrés, dont 60% sont recouverts par la forêt, le Congo compte au moins 12 millions d’hectares de terres arables.
Stéphane Mampuya