De retour du Forum USA-RDC, Dominique Kankonde, Directeur Général de l’Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomique (INERA), lors d’une interview accordée à Progres.eco, ne cache pas son ambition : enclencher une rupture stratégique dans la manière dont la RDC aborde sa recherche agronomique. Ancien expert du Ministère des Mines, ce manager chevronné, nommé à la tête de l’INERA il y a deux ans, revient avec des alliances décisives en poche.
Parmi les avancées majeures, Kankonde a noué des partenariats avec les prestigieuses Universités Howard et du Maryland. Ces collaborations devraient bientôt se concrétiser par la signature de protocoles d’accord (MOU), ouvrant la voie au transfert de technologies agronomiques vitales pour le pays.

L’INERA, longtemps relégué au rang de « parent pauvre » de la recherche, voit son expertise enfin reconnue. Création de variétés agricoles, pilotage de projets comme PURPA — l’Institut prouve sa capacité à porter des initiatives d’envergure. « Nous avons les compétences, les équipes et la vision. Il est temps de passer à l’échelle supérieure », affirme Kankonde.
Cette montée en puissance s’inscrit dans une dynamique nationale. L’INERA est désormais chargé du lancement des États Généraux de la Recherche Agronomique, et du déploiement des pôles agro-pastoraux dans les 145 territoires du pays. Une mission stratégique qui positionne l’Institut comme acteur central de la transformation rurale.
Mais Kankonde voit plus loin. Il travaille à l’autonomisation financière de l’INERA et à son rôle dans le projet du Couloir Vert, une initiative phare traduisant la volonté politique en une révolution agronomique concrète. « L’INERA ne sera plus un simple observateur. Nous devenons le bras technique de la souveraineté alimentaire congolaise », conclut-il.
Medy LAPATSH

