Depuis des décennies, la République démocratique du Congo a souffert d’un manque d’investissement dans la transformation locale. La majorité de son
cacao était exportée sous forme brute, privant le pays des revenus générés par la chaîne de valeur.
Lors d’un briefing de presse en décembre 2024, le ministre du commerce extérieur, Julien Paluku, a annoncé des objectifs ambitieux, révélant que la
RDC vise une production annuelle de 3 millions de tonnes de cacao d’ici 2030, contre une estimation actuelle de 100 000 à 200 000 tonnes. Avec un
prix moyen de 11 590 dollars par tonne, cela pourrait générer des revenus de
30 milliards de dollars par an, soit une augmentation significative du PIB national.
Selon le ministre, les 80 millions d’hectares de terres arables du pays, distincts des 155 millions d’hectares de forêts tropicales, offrent une opportunité unique de relancer l’agriculture sans menacer l’environnement.
Depuis 2020, des initiatives visant à redynamiser la filière café-cacao ont vu le jour.
Les coopératives comme la COCAMA (Coopérative des cacaoculteurs du Mayombe) et la SOPAM (Solidarité Paysanne au Mayombe) jouent un rôle clé dans le soutien aux petits producteurs. La SOPAM, grâce à un
financement de 500 000 dollars, a lancé un programme de relance couvrant 150 hectares de plantations et formé des dizaines de nouveaux producteurs.
Avec des initiatives comme la création de zones économiques spéciales à Musienene (Nord-Kivu) et Maluku (Kinshasa), ainsi que des efforts pour
diversifier les marchés d’exportation, la RDC espère s’imposer à nouveau sur le marché mondial.
« Notre cacao bio produit sans engrais chimiques est le meilleur au monde.
Nous avons tout pour devenir la locomotive du développement agricole en
Afrique », a affirmé Julien Paluku.