A la veille du lancement de la campagne agricole 2024-2025, plusieurs agriculteurs du plateau des Bateke sont en proie au chômage, à la suite des conflits interethniques qui impliquent jusqu’aujourd’hui les tribus Teke et Yaka dans le Bandundu, depuis près de deux ans. DIANSONGI KUYENGA Dan, Ingénieur agronome et agripreneur évoluant dans ce coin de la RDC, fait partie des victimes. Ce dernier a fait part de son inquiétude aux reporters d’agriboost.
« Plusieurs plantations sont envahies par les Mobondos dans le plateau des Bateke, ce qui a renvoyé de nombreux agriculteurs au chômage. Si l’autorité de l’Etat est restaurée dans ce coin de la République, nous allons reprendre nos activités et plusieurs produits agricoles comme la pastèque, le manioc, les feuilles de manioc, dont la hausse de prix est constatée sur le marché parce que la culture est aussi handicapée depuis maintenant deux ans, reprendront leur cours normal », a-t-il déclaré.
Il soutient et encourage les efforts du gouvernement, de mettre en place des commissions pour les négociations et le rétablissement de l’ordre dans les communautés rurales. Il estime par ailleurs que ce processus ne suffit pas pour que la stabilité revienne.
D’après lui, cette démarche devrait être accompagnée de la subvention de tous ces exploitants agricoles qui ont perdu leurs biens à l’arrivée des envahisseurs.
« Je demande également au gouvernement de soutenir les agriculteurs parce que nous avons tout perdu. La restauration de la paix est une démarche à louer mais elle ne suffit pas pour relancer les activités dans le plateau des Bateke. La subvention des fermiers redonnera aussi espoir et confiance, car les fermiers travaillent avec leurs propres fonds et au jour d’aujourd’hui, ils sont pillés », a-t-il fait savoir.
En outre, M. Dan Diansongi suggère aux nouvelles commissions récemment mises en place dans le même but d’engager des discussions pour le retour de l’ordre dans le plateau, de tenir compte des erreurs des précédentes.
« Nous croyons que tous les efforts que le gouvernement peut engager aboutiront, mais il y a des commissions qui sont passées sans aucun changement. Que celle qui est entrain d’être mise en place puisse considérer les erreurs des autres dans sa mission », suggère-t-il.
En conclusion, il a appelé les acteurs impliqués dans ce conflit de bien vouloir favoriser le dialogue et la cohabitation pacifique.
« Ce conflit ethnique ne profite à personne, ça nous a pris tous nos biens et nous a vraiment ramené dans la précarité. Nous exhortons les acteurs impliqués dans ce conflit à privilégier les échanges et la cohabitation ainsi que le retour de la paix afin de nous permettre de reprendre nos activités ».
L’Ingénieur agronome et agripreneur DIANSONGI KUYENGA Dan est coordonnateur de la coalition la “voix des fermiers du Congo (VFC/ASBL)”, qui réunit 512 fermiers victimes des pertes de leurs plantations à cause de ces conflits. Ces derniers ont engagé plusieurs démarches auprès des autorités pour alléger leurs difficultés, espérant ne pas rater cette campagne agricole qui commence, malheureusement, ces démarches n’ont pas abouti. Ces fermiers et leurs familles continuent de vivre dans la précarité.
Linda Imbanda