Lors de son discours sur l’état de la nation en décembre 2024, le président de la République, Félix Tshisekedi, avait réaffirmé sa volonté d’améliorer les conditions sociales des Congolais et de stabiliser l’économie du pays. Parmi les mesures annoncées, il avait instruit le ministre de tutelle d’octroyer à l’Office National de Pêche et d’Aquaculture (ONPA), les moyens nécessaires à sa relance, afin de garantir son bon fonctionnement et d’accélérer le développement du secteur halieutique.
Malheureusement, six mois plus tard, la situation demeure inchangée. L’ONPA, censé être un acteur clé dans la gestion des bateaux de pêche récemment acquis par l’État, souffre d’un manque criant de moyens. L’établissement public ne dispose toujours pas de bureaux, ni de fonds pour assurer son mécanisme de fonctionnement. Son existence se limite au décret signé par le Chef de l’État et à la nomination de ses responsables, sans véritable mise en œuvre concrète.
Le lien entre ONPA et le blocage des bateaux de pêche
L’ONPA, en tant qu’institution chargée de la gestion et de l’exploitation des bateaux de pêche, aurait dû jouer un rôle essentiel dans l’accélération des démarches administratives liées à leur arrivée en RDC. Sa relance aurait permis de finaliser les procédures pour l’entrée en service des navires, former des équipages qualifiés pour leur exploitation, assurer la production de poissons destinés à la consommation locale et l’exportation, ainsi que générer des recettes pour renforcer l’économie nationale.
Cependant, l’inaction du ministère de tutelle et le blocage des fonds nécessaires à la mise en œuvre des directives présidentielles ont entraîné un retard considérable. Cette lenteur administrative illustre une tendance récurrente dans la gestion des projets gouvernementaux, même lorsqu’ils sont déclarés prioritaires.
Dans un pays où l’autorité de l’État est respectée, de telles instructions, annoncées publiquement par le Chef de l’État, ne devraient pas être sabotées ou ignorées par les instances d’exécution. La question reste donc posée: quand les décisions présidentielles seront-elles réellement appliquées pour une relance effective de l’ONPA et l’arrivée des bateaux tant attendus?
Linda Imbanda