L’annonce de la décision de l’Union Européenne (UE) portant suppression du Café et du Cacao congolais sur le marché européen à dater du 1er janvier 2025 a semé beaucoup de paniques auprès de l’opinion et des opérateurs économiques de la République Démocratique du Congo.
Pour diluer cette impression d’urgence que donne cette mésure de l’UE vis-à-vis de l’économie de la RDC connue extravertie, le gouvernement congolais via les ministères de l’agriculture, celle de l’environnement et celui du commerce extérieur, ont tenu comme annoncé, ce vendredi 29 décembre 2024, un briefing en vue d’apporter des explications à la communauté tant locale qu’internationale.
Devant la presse, le ministre du commerce extérieur, Julien Paluku, n’a pas mâché ses mots, ce dernier a clairement fait savoir que cette décision de l’Union Européenne qui est l’un des partenaires de la RDC est illogique. » Logiquement, on ne peut pas sanctionner la RDC pour un motif comme celui lié à la déforestation… Nous ne savons pas quels sont les objectifs réels des experts de l’UE… » a déclaré Julien Paluku.
Exhibant une note statistique livrée par la ministre d’Etat, chargée de l’environnement et développement durable, Eve Bazaïba, qui établit le potentiel agricole et forestier de la RDC, le patron du commerce extérieur qui a co-animé ce rendez-vous aux côtés du porte parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a révélé que la RDC, victime d’une décision intentionnellement prise à la hâte, enregistre un taux insignifiant par rapport à la déforestation sur l’échelle mondiale. « Nous avons 80 millions d’hectares de terres arables qui n’ont rien à avoir avec les couverts forestiers du pays qui est de 155.5 millions d’hectares, dont 62% de forêts tropicales humides, parmi lesquels 105.5 km carré de tourbière, de Mangrove et de forêt de Miombo… Tous les moteurs de déforestation réunis, la RDC, n’enregistrent que 0,03% de déforestation par an », rapporte ce rapport du ministère d’Etat chargé de l’environnement.
En référence à cette note, Julien Paluku a expliqué, » Il faut donc 100 ans pour arriver à 3% de déforestation et avec les 155 millions hectares de forêt, la déforestation n’atteindra environ que 4,5 hectares ».
![](https://agriboost.info/wp-content/uploads/2024/12/IMG_6699-300x214.jpeg)
Selon lui, cette décision relève de la confusion de son partenaire entre les couverts forestiers et les terres arables. Il a donc clarifié: » Une terre arable n’est pas une terre cultivable et une terre cultivable n’est pas une terre forestière. Lorsque nous cultivons sur les 80 millions de terres arables, nous ne violons pas le principe de déforestation parce que nous n’avons pas touché au 155 millions d’hectares de forêt ».
A son avis, la République Démocratique du Congo devait être gratifiée que sanctionnée, pour sa production de crédit carbone dans le monde.
Julien Paluku a, par ailleurs, assuré « qu’il n’y a pas lieu de paniquer, les négociations sont en cours » et annoncé quelques mesures prises par le gouvernement pour résoudre ce problème, notamment le renforcement du dialogue avec l’UE, l’octroie d’une certification nationale par l’outillage de l’ANAPEX, l’ONAPAC et l’OCC, la création d’un couloir Kivu-Kinshasa permettant la démarcation des différentes zones d’exploitation, l’intensification des zones économiques spéciales, etc.
Quant à l’application du règlement de l’UE sur les produits agricoles précités, elle n’entrera pas en vigueur avant le 30 novembre 2025.
Linda Imbanda