Le mercredi 15 janvier 2025, un militaire et deux chefs coutumiers impliqués dans le dossier de spoliation du site maraîcher de N’djili quartier 8, ont comparu en audience d’appel public devant le juge à la cour militaire de Matete.
Ces trois prévenus ont été interpellés mardi 8 août 2024 par l’auditeur général des FARDC, lors de la descente du ministre de la justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, dans ce site agricole, en réponse aux cris de détresse de plus de 2 000 maraîchers déguerpis par les spoliateurs.
«Il s’agit du dossier RPA 426 qui oppose le ministère public et l’auditorat supérieur contre deux prévenus, dont un militaire et deux chefs coutumiers », a renseigné Me Donatien Mbendi, avocat au Barreau de Kinshasa Matete. « Nous sommes venus assister à l’audience d’un policier qui était illégalement à la garde de deux chefs coutumiers qui ont déguerpi les agriculteurs du site maraîcher de N’djili Quartier 8. Quelques maraîchers sont impliqués, car ils étaient des témoins oculaires de cette infraction », a déclaré David Nfumu Katula, l’un des maraîchers de ce site.
Les ministres de tutelle appelés à s’imprégner des dossiers de spoliation des sites maraîchers
La spoliation des sites maraîchers étant devenue monnaie courante à Kinshasa, une province marquée par l’exode rural et une forte démographie, les ministres de l’agriculture et sécurité alimentaire, Grégoire Mutshail et celui du développement rural, Muhindo Nzangi, ont été invités à s’imprégner de tous les dossiers de spoliation des sites agricoles à travers la ville, afin de sauver kinshasa de la faim et de secourir ceux qui nourrissent la ville et lutte un tant soi peu du chômage.
« J’aimerais m’atteler sur la passivité de l’Etat congolais, par le biais du ministère de l’agriculture et Développement rural. Chaque fois que les maraîchers paraissent en procès sur la spoliation de leurs sites, ils ont toujours désiré que ces deux institutions s’impliquent pour leur venir au secours, mais malheureusement, ça n’a jamais été le cas », a déclaré Me Donatien Mbendi.
« Faute de temps, la cour a été obligée de renvoyer l’affaire aux poursuites de l’instruction », a-t-il complété.
Cette audience vient en appel des prévenus, à la décision première des juges condamnant à 20 ans de prison ferme le militaire Kabuya et 10 ans pour les chefs coutumiers.
Linda Imbanda