Grégoire Mutshail Mutomb, ministre d’État en charge de l’Agriculture, a dénoncé avec force, l’impact dévastateur de l’agression rwandaise sur l’agriculture congolaise. C’était lors d’une rencontre officielle à Rome, en Italie, tenue mercredi 12 et jeudi 13 février 2025, où il a représenté la République Démocratique du Congo.
Cet événement qui réunissait des ministres de l’Agriculture et des Finances de plusieurs pays membres ainsi que des représentants du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), a permis au ministre de mettre en lumière les conséquences dramatiques de ce conflit sur la sécurité alimentaire et l’avenir du secteur agricole en RDC.
Selon le ministre Mutomb, la guerre imposée par le Rwanda plonge la partie orientale de la RDC dans un chaos meurtrier, affectant non seulement les champs, mais aussi le développement économique du pays, condamnant ainsi des millions de Congolais à la faim. « Le projet premier kilomètre, destiné à renforcer les infrastructures agricoles et à faciliter l’accès des producteurs aux marchés, est aujourd’hui paralysé par l’insécurité persistante. L’armée rwandaise, dissimulée derrière les groupes terroristes du M23 et de l’AFC, sème la terreur et sabote délibérément les initiatives de développement », a déclaré le patron de l’agriculture congolaise.
Avec 80% de la population rurale vivant dans une extrême pauvreté, investir dans l’agriculture est essentiel pour bâtir un avenir durable. Cependant, les attaques contre les terres agricoles, les incendies de villages et d’entrepôts, ainsi que le déplacement forcé des agriculteurs par Kigali constituent un véritable crime économique contre la RDC. Il ne s’agit plus seulement d’une guerre conventionnelle, mais d’une entreprise systématique de destruction visant à maintenir l’Est du pays dans un état de dépendance et de précarité chronique.
Le ministre chargé de l’agriculture et sécurité alimentaire a fait savoir que les chiffres sont accablants, allant des personnes tuées aux biens détruits. Des milliers d’hectares de terres cultivables sont désormais inutilisables, transformés en zones de combat ou laissés en jachère faute de sécurité. Des millions de Congolais, chassés de leurs villages, n’ont plus accès à la nourriture et survivent dans des conditions inimaginables.
La famine menace, tandis que la communauté internationale reste spectatrice, impuissante ou complice.
Il a, à ce fait, lancé un appel pressant aux partenaires internationaux pour qu’ils cessent de se contenter de condamnations de façade et prennent enfin des mesures concrètes contre l’agression rwandaise. Il est essentiel de mobiliser des ressources pour permettre à la RDC de maintenir ses investissements agricoles et d’assurer la survie de sa population.
Le Rwanda persiste dans son acharnement sur l’Est de la RDC, car un Congo stable, prospère et autonome dérange. Un Congo capable d’exploiter pleinement son potentiel agricole et minier n’a plus besoin de dépendre d’intérêts extérieurs. En attisant les violences, Kigali et ses alliés cherchent à maintenir la RDC dans une instabilité chronique qui leur permet de piller ses ressources et de dicter leurs conditions.
Grégoire Mutshail Mutomb a représenté la RDC lors de la 48ème session du Conseil des gouverneurs du FIDA, des 12 et 13 février 2025, axée sur « Catalyser l’investissement au premier kilomètre ». En tant que Gouverneur Pays du FIDA, il a fait entendre la voix de la RDC et a souligné la détermination du pays à avancer malgré les défis.
« Ensemble, unissons nos efforts pour une agriculture durable et une meilleure sécurité alimentaire », a-t-il conclu.
La rédaction