À Kinshasa, le carton de chinchard, ce poisson tant apprécié dans de nombreux foyers, a vu son prix grimper de 59 à 84 dollars. Une hausse brutale qui bouleverse le quotidien des familles, déjà éprouvées par le coût de la vie. « On ne sait plus comment faire. Même le poisson qui était notre seule solution, devient un luxe », se lamente une mère rencontrée au marché.
Selon certains vendeurs, les raisons de cette flambée sont multiples. D’un côté, le franc congolais continue de perdre de sa valeur face au dollar, rendant les importations plus chères. De l’autre, les coûts de transport et de conservation augmentent, notamment avec les complications liées au commerce international. Et comme le chinchard est presque exclusivement importé, le marché local en subit directement les conséquences.
Pour d’autres, il est désormais impossible d’acheter un carton entier. Les vendeurs proposent parfois de découper les blocs pour répondre aux besoins des ménages les plus modestes, même si cela reste coûteux. Beaucoup se tournent vers des alternatives comme les haricots ou les poissons locaux séchés, bien que cela ne compense pas toujours sur le plan nutritionnel.
Face à cette crise, les solutions tardent à venir. Pourtant, certains experts appellent à encourager la pisciculture et à valoriser les ressources locales. Ce serait une manière de réduire la dépendance aux importations tout en rendant le poisson plus accessible. Mais en attendant, pour beaucoup, manger du chinchard revient à faire un choix difficile, entre ce qu’il faut pour vivre et ce qu’on peut réellement se permettre.
Grâce-Léonie MUKALA