L’organisation humanitaire de solidarité internationale Médecins du monde France, en partenariat avec le ministère de l’agriculture et sécurité alimentaire, a tenu ce jeudi 7 novembre 2024 au secrétariat du ministère de tutelle à Kinshasa, un atelier de réfléxion portant sur la validation d’un “ projet d’Arrêté ministériel sur la gestion des pesticides en Republique Democratique du Congo”.
Cet atelier qui va se prolonger jusqu’au vendredi 7 novembre a pour objectif, de réunir les autorités étatiques, les experts des ministères concernés par la gestion des pesticides et les cadres scientifiques, en vue de constituer un plaidoyer pour la mise en place d’un cadre légal et institutionnel de gestion des pestes et des pesticides en RDC. Cet arrêté devra répertorier tous les produits phytosanitaires interdits et non-homologués, qui devront être retirés du marché congolais. « C’est depuis 2019 que Médecins du monde a commencé à réfléchir autour de cette question avec l’Ecole de santé publique. C’est après une mission exploratoire à Kinshasa et dans certaines provinces que nous avons constaté plusieurs problèmes environnementaux pouvant impacter la santé humaine, entre autres, le mésusage des pesticides chimiques dans le maraîchage. A la base de cette pratique à risque chez les maraichers se trouve l’ignorance totale du danger que représentent Ies produits phytosanitaires sur leur santé et celle des consommateurs et l’équilibre de l’environnement ”, a déclaré Dr Patrick Lunzayiladio Lusala, Coordinnateur du programme Santé environnement, de Médecins du monde France-Rdc.
Et d’ajouter, “ le projet que met en œuvre Médecins du monde et ses partenaires avec le soutien financier de l’Agence Française de Développement, AFD en sigle, veut palier à ces défis par la formation des maraichers, l’amélioration de leur accès aux soins et en menant un plaidoyer pour un cadre légal plus protecteur en matière de gestion des pesticides en RDC , c’est la raison d’être de nos assises ici”, a-t-il déclaré.
Les contraintes liées à la législation des pesticides en RDC
Les textes légaux qui réglementent la gestion des pesticides bien qu’existant déjà en RDC, selon le professeur Jean de Dieu MINENGU, ces derniers “ présentent plusieurs faiblesses, notamment, la non-application de ces lois, la pluralité des ministères, le manque de collaboration entre les différents services concernés ainsi que la porosité des frontières”.
Durant les échanges, le professeur MINENGU a fait savoir comment la gestion des pesticides en RDC est un terrain de la mafia et de la contrefaçon organisée, associé aux faiblesses administratives des institutions congolaises.
Ainsi, pour contribuer à la résolution de ce déficit lié à la réglementation et au système de controle et de distribution des intrants chimiques en RDC, Médecins du monde et les autres parties prenantes soumettront, à l’issue de ces assises, deux projets d’Arrêté ministériel et interministériel portant respectivement sur la liste des produits phytosanitaires homologués et autorisés, ainsi que la liste des produits phytosanitaires non homologués ou contenant les matières actives interdites en RDC, aux ministères de l’agriculture et sécurité alimentaire, ministère de développement rural et au ministère de la justice et garde des sceaux.
Linda Imbanda