Une initiative inédite visant à encadrer les vendeuses de restaurants de fortune a été dévoilée à Kinshasa, à l’occasion d’une conférence universitaire organisée par l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES), en partenariat avec l’École de criminologie.
Baptisée “Mamalo” contraction affective de “Maman Malewa” cette structure entend professionnaliser l’activité des restauratrices informelles, tout en renforçant leur sécurité socio-économique.

À l’origine de ce projet, une étude menée par le réseau universitaire de chercheurs sur le genre, sous la coordination de la professeure Cishala Mapendo, qui a permis de recenser 1.348 petits restaurants dans 12 des 24 communes de la capitale. L’analyse, fondée sur un échantillon de 500 établissements, met en lumière la vitalité de la restauration populaire, souvent portée par des femmes, et pourtant confrontée à des conditions sanitaires précaires.
Selon elle, deux types de restaurants se dégagent à Kinshasa : ceux des quartiers huppés, orientés vers une clientèle de haut standing, et ceux des quartiers populaires, prisés par une population ordinaire. C’est à cette seconde catégorie que s’adresse le programme Mamalo, avec pour ambition de valoriser le travail des femmes, d’assainir l’environnement urbain et de créer un cadre de vie digne et attractif.
Au-delà de la régularisation, Mamalo se veut un levier d’autonomisation économique. Les initiateurs appellent les autorités et les partenaires à soutenir la formation d’un groupe d’intérêt économique capable de défendre les restauratrices et de renforcer leur accès au financement.
L’objectif est d’améliorer l’offre de services tout en répondant aux normes environnementales et hygiéniques requises.
Linda Imbanda

