À même les nattes tressées ou dans des bassins en plastique, les poissons fumés et séchés s’imposent comme des symboles vivants d’une alimentation bio enracinée dans les pratiques traditionnelles congolaises. Loin des supermarchés et des labels importés, ces produits incarnent une approche naturelle, durable et accessible de la consommation responsable.

Sur les marchés de Kinshasa, notamment à Lemba, les étals débordent de silures fumés au feu de bois et de petits poissons séchés au soleil. Ces méthodes artisanales, transmises de génération en génération, permettent de conserver le poisson sans additifs ni réfrigération, tout en préservant sa valeur nutritive.
« Le fumage et le séchage sont nos réfrigérateurs naturels », explique une vendeuse du marché de Matete. « C’est sain, ça dure longtemps, et ça vient de chez nous », ajoute-t-elle.Le poisson fumé, noirci par la combustion lente, offre une saveur profonde et une texture robuste. Le poisson séché, quant à lui, conserve son éclat argenté et sa forme allongée, prêt à être réhydraté ou consommé tel quel. Ces produits sont prisés pour leur richesse en protéines, leur faible coût et leur rôle central dans la cuisine congolaise.
Au-delà de leur valeur nutritionnelle, ces poissons représentent une économie locale dynamique. Des pêcheurs aux transformatrices, en passant par les revendeuses, toute une chaîne de savoir-faire se mobilise pour offrir aux familles un aliment bio, sans engrais ni conservateurs.
Dans un contexte où les produits importés ultra-transformés gagnent du terrain, le poisson fumé et séché rappelle que le bio congolais existe, vit et nourrit. Il ne dépend pas de certifications étrangères, mais de pratiques ancestrales, de gestes simples et de la terre elle-même.

Quelques précautions à prendre
Par ailleurs, certains environnementalistes conseillent pour la consommation des poissons fumés, non seulement de bien laver le poisson, mais surtout d’enlever la peau du poisson qui a été en contact avec la fumée. Car la consommation excessive de la peau du poisson fumé peut comporter des risques de cancer.
Medy LAPATSH

