« Pendant la saison sèche, nous faisons une baisse d’environ 50% de recettes de jus en plastique ». C’est en ces termes que s’est exprimé Jean Tshikuna, manager de l’entreprise CHEBUSS.
Les jus en plastique font partie des boissons les plus prisées dans la capitale congolaise. Depuis quelques années, ces boissons ont pris le dessus sur les boissons sucrées vendues en bouteilles en verres retournables. Malgré cela, son règne sur le marché ne lui empêche pas de faire face aux multiples réalités présentes sur le terrain de négoce de Kinshasa.
Ce vendredi 5 juillet, les reporters de Agriboost info sont allés à la rencontre de Jean Jadis Tshikuna, manager de l’entreprise CHEBUSS, avec qui ils ont échangé sur la vente de ces produits pendant la saison sèche.
Agriboost : Ça fait combien d’années que vous êtes dans ce commerce ?
Jean : il y a déjà 5 ans depuis que nous avons lancé l’entreprise, soit depuis 2019.
Agriboost : Nous savons que la saison sèche désavantage votre commerce, vous estimez la baisse de recettes à combien de pourcent ?
Jean : Jusqu’ à 50%, étant donné que les entrées sont moindres, il devient même parfois difficile pour nous de supporter les charges d’exploitation ; pour payer les agents et le loyer, nous puisons dans le capital.
Agriboost : Dans ce cas, quelles mesures mettez-vous en place pour gagner la clientèle et prévenir la faillite ?
Jean : Pour ceux qui font les achats en gros, nous procédons à la bonification, nous ajoutons par exemple un paquet de jus à tout achat à partir de 10 pièces. Nous avons également des coopérants qui vendent en détail à la criée dans les rues.
Bon, il n’y a pas que des désavantages, nous profitons aussi de cette période de sécheresse pour faire le stock, parce que dès que la canicule revient, la demande augmente auprès de nos fournisseurs et il est parfois difficile de se procurer certains produits. Le stock accumulé en cette période nous aide à maintenir l’équilibre.
AGRIBOOST : Il y a eu plusieurs propagandes pour dénoncer la qualité douteuse de ces produits. Vous arrive-t-il aussi de désirer vendre des jus naturels à vos clients à la place de ceux-ci accusés de toxiques ?
Jean : En tout cas, moi je suis économiste Madame. Ce qui m’importe le plus, c’est l’argent. Mais cela ne veut pas dire que je minimise le côté qualité des produits que je commercialise. Seulement si ces produits dits naturels sont sur le marché avec un bon délai de conservation, nous allons acheter et les commercialiser. Le vrai problème, c’est la production et la conservation. Si au niveau national on essaie de mettre à notre disposition des produits avec une meilleure qualité, nous n’hésiterons pas d’acheter. Notre travail n’est pas de modifier mais plutôt de commercialiser un produit à l’état avec lequel nous l’achetons.
Agriboost : quelles sont les difficultés rencontrées ?
Jean : La concurrence, la fuite des plusieurs coopérants parce que nous ne travaillons pas sur contrat, le problème d’électricité. Les agents de la police nous tracassent également disant que notre commerce pollue la ville. En réalité, ce n’est pas à nous qu’ils doivent s’attaquer.
Jean Jadis a également saisi cette opportunité pour lancer un appel au gouvernement en place afin d’améliorer ce secteur, en mettant en place des entreprises publiques qui produisent des jus naturels mais aussi d’encadrer les déchets. Ils doivent également orienter leurs services de sécurité vers les producteurs des bouteilles et sachets en plastique et qu’ils s’organisent pour encadrer les déchets dans la ville de Kinshasa.
Depuis quelques années, le jus en plastique s’est imposé sur le marché Kinois et a très vite gagné la confiance des consommateurs, malgré les diverses propagandes faites sur sa qualité douteuse et ses effets néfastes sur la santé.
Interview réalisée par Linda Imbanda