À Kinshasa, le prix de l’œuf qui revenait à 700 FC il y a encore peu de temps, a atteint désormais 900 voire 950 FC la pièce. Une hausse qui, bien que paraissant minime pour certains, a des répercussions considérables sur les vendeurs de petits plats matinaux, notamment ceux qui préparent des spaghettis aux œufs pour les travailleurs et écoliers.
Ces commerçants, dont l’activité repose en grande partie sur la vente rapide et abordable, se retrouvent à jongler avec des coûts de production de plus en plus élevés.
« A 700 FC l’œuf, on s’en sortait. Maintenant, on n’a presque plus de marge bénéficiaire, et augmenter le prix des plats, c’est risquer de perdre nos clients », raconte une vendeuse de Kintambo.
Beaucoup avouent que cette hausse les met en difficulté financière, car il devient difficile de maintenir un équilibre entre la satisfaction des clients et la rentabilité. Du côté des consommateurs, la situation n’est guère meilleure. Pour beaucoup, le petit déjeuner préparé à base d’œufs constituait une solution pratique et abordable. Mais aujourd’hui, ce qui semblait accessible commence à devenir un luxe.
« Je prenais des spaghettis avec des œufs tous les matins. Maintenant, j’ai dû réduire à deux ou trois fois par semaine », confie un jeune chauffeur de taxi-bus croisé au marché Gambela.
Cette flambée des prix découle de plusieurs facteurs. Les aviculteurs locaux, déjà confrontés à des coûts de production élevés, subissent de plein fouet l’augmentation des prix des aliments pour volailles, souvent importés. Les difficultés logistiques et la hausse des frais de transport, aggravées par l’insécurité dans certaines zones d’approvisionnement, compliquent davantage la situation. Face à cette réalité, commerçants et consommateurs espèrent une intervention rapide des autorités pour réguler le marché ou soutenir la production locale. En attendant, certains vendeurs envisagent de modifier leurs recettes, réduisant la quantité d’œufs ou ajoutant davantage de spaghettis, tandis que d’autres redoutent un arrêt complet de leur activité si la tendance haussière se maintient.
Ce simple œuf, un ingrédient de base, incarne désormais un enjeu économique et social pour des milliers de Kinois. Car au-delà de la hausse des prix, c’est la survie de nombreuses familles et la pérennité de petites activités qui sont en jeu.
Grâce-Léonie MUKALA