L’ingénieur agronome Françoise Lukadi a récemment pris part à un atelier organisé par l’ONG Médecins du Monde France, consacré à la promotion de l’agroécologie à Kinshasa. Au cours de cette rencontre, elle a formulé des recommandations pertinentes visant à mieux encadrer la commercialisation des produits issus de l’agriculture biologique. « Je recommande, si possible, la mise en place de mécanismes de contrôle permettant de vérifier la naturalité d’un produit avant son étiquetage. Nous savons que notre pays met du temps à avancer sur la voie de l’assainissement, alors que nos sols et nos eaux sont déjà pollués. Un produit ne peut être automatiquement certifié biologique simplement parce qu’un maraîcher cesse d’utiliser des pesticides: les eaux d’irrigation et le sol peuvent transmettre des polluants aux cultures », a-t-elle souligné.

Ces recommandations ont été exprimées en réponse à l’intervention de Patrice Musoko, Président de l’Association des Consommateurs Vivriers (ASCOVI), qui a annoncé le lancement prochain d’un projet axé sur l’étiquetage des produits vivriers biologiques. Cette initiative vise à aider les consommateurs à mieux distinguer les légumes frais des produits non biologiques lors de leurs achats sur les marchés.
Françoise Lukadi a également fait part de ses préoccupations concernant le manque de rigueur dans l’encadrement et le contrôle des produits certifiés bio dans les supermarchés, où la qualité réelle de certains aliments laisse à désirer.
En soutenant le projet porté par Patrice Musoko et l’ASCOVI, elle a encouragé l’intégration des structures officielles chargées du contrôle des produits, notamment l’Office Congolais de Contrôle, afin de garantir des normes de qualité plus strictes.

Cette rencontre organisée par Médecins du Monde France s’inscrit pleinement dans le cadre du projet PROSMACE, financé par l’Agence Française de Développement (AFD), par l’intermédiaire d’un accord multipartite de 4 ans. Elle offre aux maraîchers de Kinshasa une opportunité d’adopter des pratiques agricoles plus saines, tout en mettant l’accent sur la préservation de l’environnement.
Linda Imbanda

