Après la quête difficile pour l’acquisition des marchandises, les commerçantes des denrées alimentaires du marché UPN, dans la commune de Ngaliema, peinent tous les jours pour acheminer leurs marchandises du lieu d’achat (Matadi Kibala) vers le lieu de vente, leurs étalages. A en croire ces femmes, les receveurs et les chauffeurs refusent de les prendre avec leurs marchandises, prétextant qu’elles occupent plus de place dans le bus.
Abandonnées à leur triste sort, ces dernières sont obligées d’attendre plusieurs heures à l’arrêt des bus, pour qu’un conducteur compatissant décide de ne transporter que les femmes aux colis à un prix exorbitant.
L’une d’elle, Sophie, témoigne qu’elle a même été bousculée à plusieurs reprises par les receveurs et vu son colis détruit après insistance de monter dans son bus. “ Ils jettent les marchandises par dessus le véhicule et disent qu’ils ne veulent pas des femmes portant des colis, ces receveurs sans éducation m’ont déjà bousculé plus d’une fois sans même se soucier que je suis une mère et que le colis qu’ils sabotent nourrit et scolarise leurs frères et soeurs”, a t-elle témoignée.
Et d’ajouter, “ ceux qui nous prennent le font à un prix exorbitant. Nous payons parfois le double du ticket pour nos marchandises, sans tenir compte des frais de chargement et de déchargement que nous payons aux porteurs. Cette situation nous embarrasse, ça dérange nos calculs et absorbe nos petits bénéfices”, a-t-elle déplorée.
De leur côté, les receveurs évitent les colis parce qu’ils font perdre du temps. “ Avec les embouteillages tout au long des journées à Kinshasa, nous faisons tous les jours la course à la montre pour réunir le versement. Ces femmes sont trop lentes à évacuer leurs marchandises du bus et elles nous font perdre du temps, a déclaré l’un des receveurs trouvé au Parking de Matadi Kibala.
En plus de cela, les receveurs évoquent le problème de tracasseries incessantes des agents de l’ordre sur les routes de la ville. « La présence des colis sur le toit du véhicule nous attire beaucoup d’embarras avec les roulages. Nous voudrions bien les prendre mais si c’est pour finir au bureau de la police pour surcharge du véhicule, en tout cas, ça ne nous tente pas, car en ressortir équivaut à une amende à payer », s’est t-il défendu.
D’autres par contre sont tirés de deux côtés entre garder la voiture en bon état et le laisser s’endommager avec le poids des marchandises.
Fatiguées de cette situation, ces femmes commerçantes demandent à l’actuel Ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, de bien vouloir disposer des véhicules réservés uniquement au transport des marchandises pour faciliter leur trafic.
Linda Imbanda