Le 12 juin de chaque anné, la communauté mondiale se mobilise pour lutter contre le travail des enfants en âge scolaire, un phénomène qui touche environ 160 millions d’enfants dans le monde.
En République Démocratique du Congo, précisément à Kinshasa, plusieurs enfants s’auto prennent en charge en exerçant une quelconque activité commerciale. C’est le cas de Matthieu, vendeur ambulant d’eau, âgé de 11 ans, rencontré par les reporters d’Agriboost au marché urbain de Matete.
Petit bassin sur la tête chargé d’une trentaine de sachets d’eau qu’il vend à 100 FC la pièce, Matthieu a déjà une expérience d’un an dans ce négoce. « J’ai commencé à vendre de l’eau au marché à l’âge de 10 ans, aujourd’hui j’ai 11 ans, ça fait donc déjà une année que je suis sur terrain », a révélé Matthieu.
A en croire ce petit débrouillard, ses parents ne sont pas dérangés par le fait qu’il se soit lancé sitôt dans le commerce. D’ailleurs, il est encouragé par sa mère qui l’aide tous les jours à tracer son programme de chaque semaine. « Maman me dit que je dois vendre de l’eau pour m’acheter mes cahiers. Chaque jour après l’école, elle me prépare pour que je descende à 13h faire le tour de la ville jusqu’à 17h au couché du soleil », a-t-il confié.
Animé d’une passion politique pour son pays, Matthieu rêve de devenir un jour président de la République Démocratique du Congo, mais se dit être souvent écoeuré de voir ceux de son âge être pris en charge par leurs parents alors que lui est obligé de se scolariser.
Pour ce cas précis, certains parents pensent que ce n’est pas toujours la faute des géniteurs, bien que plusieurs réalités comme le phénomène « shegué » et enfants sorciers ramène ces bambins dans les trafics.
« Certains se lancent eux-mêmes dans le commerce par amour excessif de l’argent », confie Marie, une vendeuse au marché urbain de Matete.
Le cas de Matthieu est très fréquent en République Démocratique du Congo où plusieurs enfants en âge scolaire sont engagés précocement dans le commerce. Sans soutien parental, ceux-ci subissent parfois des harcèlements de la part des aînés et un traumatisme émotionnel étant donné qu’ils sont encore jeunes et fragiles.
L’éducation de base faisant partie des priorités du chef de l’État pour former une jeunesse compétitive, le gouvernement devait tenir compte de ces genres de situation, pour éradiquer totalement ce phénomène et ainsi matérialiser la vision du président de la République.
Linda Imbanda