Les commerçants victimes de l’incendie qui s’est déclaré sur deux pavillons du marché urbain de Matété, dans la nuit du 26 au 27 mai dernier, disent être victimes d’une injustice de la part du gouvernement.
« Nous sommes victimes d’injustice de la part du gouvernement, car ils devaient normalement aussi nous venir en aide. Nous avons été choqués de voir les commerçants du marché de la Liberté être pris en charge une semaine après l’incendie de leur marché, mais nous, nous sommes abandonné à notre triste sort comme si nous étions des étrangers », a déploré Emerance, une vendeuse des poissons sur ce pavillon.
Quatre mois se sont déjà écoulés depuis que cet incendie meurtrier a ravagé deux pavillons de ce marché, l’un composé des dépôts de conservation des biens et d’autres des étalages. A en croire quelques vendeurs, dont Merline, commerçante des sachets plastiques, plusieurs agents de l’Etat seraient passés pour recenser les sinistrés, mais l’attente d’une prise en charge semble s’éterniser. « Depuis la tragédie, plusieurs agents de l’Etat ont défilé pour nous recenser, mais malheureusement, aucune action concrète n’a suivi. Je n’ai plus de capital, tout est parti en cendre, mes enfants n’ont pas encore repris l’école. J’ai été obligé d’emprunter les marchandises auprès des grossistes pour ne fut ce que nourrir ma famille », s’est plaint cette commerçante.
Outre l’absence d’une prise en charge par l’Etat, les sinistrés de cette tragédie du 26 mai, plusieurs autres choses font objet de leurs préoccupations, notamment le retour des pluies qui détruirait leurs marchandises vendues et conservées à ciel ouvert. Pire encore, les tracasseries de la police chargée de la sécurité de ce lieu.
« Je suis une femme de troisième âge, veuve, mes petits fils vivent de ce petit commerce que je fais, la police est entrain de nous déguerpir alors que nous payons nos taxes, pour que nous allions où ? et vivre de quoi ? C’est ici qu’était mon étalage, je ne trouve rien de mal de placer mon parasoleil pour continuer mon activité », a dénoncé Jeanine Mbudi, une des victimes.
Face à cette situation alarmante, ces commerçants dépouillés tragiquement de leurs biens, en appellent à l’intervention de la première ministre, Judith Suminwa et de son gouvernement. Ils souhaitent qu’ils engagent en leur faveur une prise en charge financière et matérielle, comme il l’ont récemment fait avec ceux du marché de la liberté.
« Nous demandons au chef de l’État, à la première ministre et à son gouvernement d’avoir compassion de nous et de nous soutenir comme ils l’ont fait avec les commerçants du marché de la liberté. J’habite maintenant à la permanence de l’église parce que je ne peux plus payer le loyer. Étant parents, ils ont le devoir d’être impartial », a déclaré Emerance Nzuzi.
Linda Imbanda