Malgré les mises en garde du gouverneur de la ville province de Kinshasa, Daniel Bumba, la cessation de travail annoncée le weekend dernier par quelques chauffeurs des transports en communs privés a bel et bien été observée ce lundi 20 janvier 2025, dans la capitale de la République Démocratique du Congo.
Sur plusieurs arrêts de bus de Kinshasa, des foules immenses ont été observées, attendant désespérément être transportés et ceux qui courent derrière le temps s’engagent soit sur des motos à prix majorés, soit à pied vers leurs lieux de travail.
Dans cette ambiance routière désagréablement marquée par les « demi-terrains » et la majoration du coût de transport par les quelques chauffeurs en activité, les plus désespérés sont les marchands qui, beaucoup plus tôt dans la matinée, se sont procurés leurs marchandises comme à l’accoutumé, mais ne pouvaient les transporter vers les étalages. Aux marchés de Selembao, UPN et Matadi Kibala, la plupart des commerçants des produits de première nécessité, très perplexes, disaient ignorer totalement cette décision des transporteurs pour n’avoir pas suivi les infos.
« Je ne savais même pas que les chauffeurs allaient grever. D’habitude, je suis les informations à la télé mais en tout cas, ce week-end, nous n’avons pas eu d’électricité, donc nous voici piégés », a déclaré Eugénie Futila, une marchande du marché de Selembao coincée à Matadi Kibala.
Si certains l’ignoraient, d’autres par contre le savaient bien, mais ont placé leur espoir sur l’autorité de l’Etat qui s’est adressée à cette catégorie de la population. « Je savais qu’il pourrait y avoir grève, mais je m’étais fié aux propos du gouverneur de la ville. Étant une autorité étatique, on s’attendait à ce que cette décision soit respectée mais bon… », s’est exclamé Papy Nzayidio, un autre marchand rencontré à l’Upn.
C’est depuis quelques semaines, plus précisément après la publication de l’arrêté portant nouvelle grille tarifaire des prix dans le transport en commun dans la capitale, que ce bras de fer entre le gouvernement provincial de Kinshasa et les acteurs de ce secteur est observé. Pour le gouverneur de la ville Daniel Bumba, cette décision est une « concertation impliquant le gouvernement et les parties prenantes. Même si le véhicule appartient à un privé, la régulation de ce secteur revient à l’Etat et non aux détenteurs de ces engins », a déclaré l’autorité urbaine sur les ondes d’une radio de la place.
A l’en croire, le gouvernement ne va pas se plier à ces caprices des usagers de ce secteur, qu’il a nommé de « tentative de rébellion » et promet l’identification et la sanction de ces malfrats qui seront saisis par la police et le service de renseignement déployé sur le terrain.
Linda Imbanda