Sur la plupart des artères de Kinshasa ce lundi 29 juillet 2024 au matin, des foules de gens à la quête d’un moyen de transport ont été observées. Parmi ces personnes, des commerçant (e)s avec leurs marchandises à même le sol, ne sachant à quel saint se vouer.
“J’ai pris plusieurs heures debout à l’arrêt de bus, vers Selembao, avant de faire demi-tour à la maison, il y avait une foule immense et les véhicules étaient à compter. Heureusement pour moi, mon mari est véhiculé. C’est lui qui m’a accompagné jusqu’ à mon étalage. Je me demande ce que sont devenus mes consoeurs que j’ai laissé avec leurs marchandises là-bas”, s’est plaint une vendeuse de pommes rencontrée au rond-point UPN.
Cette situation est due à la grève observée par les chauffeurs urbains en vue de dénoncer les tracasseries qu’ils subissent de la part de la police routière et des services de transport mis en place. “ Madame, nous sommes fatigués de ces tracasseries, ces gens pourrissent notre business avec leur cupidité, on s’est plaint et comme l’Etat ne réagit pas, nous avons décidé de réagir à notre manière”, a dénoncé Rigo, un conducteur de taxi bus, interrogé sur le tronçon Upn-Selembao.
Contredit par ses clients à bord, ces derniers associent ce soulèvement des chauffeurs à des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, montrant des agents de la police routière rembourser les excédents de frais de transport que les receveurs auraient faits payer aux pauvres passagers.
D’après eux, “les chauffeurs sont en train de réclamer un gain malhonnête et voudraient que l’État légalise leur vol alors qu’ils dépouillent la population”.
“ Ces gens sont les premiers à condamner les politiciens quand ils détournent les fonds de l’Etat, mais eux-mêmes nous dépouillent, sans même se soucier que nous sommes leurs mères et que nous ne gagnons pas assez dans nos petits négoces.
Les gens n’ont plus de compassion pour les autres, où va ce monde”, s’est plaint Mandeni, une femme de 3e âge commerçante à bord.
Prévus d’être observée pendant 2 jours successifs, soit jusqu’ à mardi prochain, cette situation vient ajouter davantage une souffrance à ce qu’endurent les Kinois tous les jours.
Il est donc important que le ministère des transports prenne des mesures urgentes pour soulager un tant soit peu la souffrance de la population déjà meurtrie par les difficultés de tout genre.
Linda Imbanda