Occupée depuis plusieurs années par des maraîchers locaux et ceux des communes environnantes comme Kisenso, Kimbanseke et N’djili, la zone maraîchère de Lemba-Imbu située au quartier portant le même nom dans la commune de Mont Ngafula, a été octroyée, d’après un cultivateur, aux habitants ce coin de la capitale depuis 1972 par le président Mobutu, dans le but d’améliorer les conditions socio-économiques de ces habitants.
Les divers produits agricoles cultivés dans ces jardins nourrissaient une grande partie de la population du coin. La variété de ces produits avait une influence notamment sur la valeur marchande des légumes dont les prix étaient très bas. Ces jardins constituent également un gagne-pain pour plusieurs personnes.
Cependant, tout est tombé par terre. La vie est devenue chère deux ans après la spoliation de cette zone dont la cause principale, à en croire le témoignage d’un cultivateur, est le chef coutumier du clan wumbu qui s’est accaparé de cet espace, sous prétexte qu’il lui appartiendrait.
« Cet espace a été attribué aux cultivateurs par le président Mobutu depuis 1972 et c’est vers 2022 que le chef coutumier s’est levé pour le vendre en disant que celui-ci appartient au clan wumbu », a-t-il dit.
Une pilule difficile à avaler pour les maraîchers, suscitant un soulèvement des agriculteurs et occasionnant plusieurs dégâts matériels. Malgré tout cela, ces derniers n’ont pas eu gain de cause, faute d’un défenseur des intérêts des maraîchers.
« Nous avions mené une lutte contre la spoliation de ce site et cette lutte a occasionné des dégâts matériels et même des pertes en vies humaines. Nous avions déposé des mémoranda auprès des institutions, malheureusement, le chef coutumier a corrompu certaines autorités à qui il a offert des terrains, ces derniers se sont rangés derrière lui. C’est ainsi que nous avons été neutralisés », a regretté ce cultivateur.
Pendant ce temps, cette zone est en train d’être lotie avec des parcelles privées. Qu’à cela ne tienne, ce cultivateur continue d’espérer.
« Rien n’est encore perdu, car le pouvoir décisionnel appartient au chef de l’État et nous entendons impatiemment qu’il puisse nous remettre dans nos droits. Mais s’ils ont construit des maisons, qu’ils sachent que nul n’est au-dessus de la loi », espère t-il encore. Dossier à suivre!
Stéphane Mampuya