Le 2 février 2022 reste une date gravée dans la mémoire des Kinoises et Kinois, surtout ceux des quartiers environnant le marché Matadi kibala, situé dans la partie Sud de la ville province de Kinshasa. En cette date, un câble électrique haute tension s’est détaché du pylône de la Snel pour atterrir sur les usagers de ce marché, faisant 25 morts, un drame qui a plongé plusieurs familles dans le deuil.
L’importance des dégâts humains que cet accident a causé l’a aligné parmi les drames les plus graves, qui puissent survenir dans un marché en pleine capitale. Le drame de Matadi Kibala vient en deuxième position après celui du type K en 1996, qui a aussi fait d’importants dégâts humains, allant jusqu’à au moins 250 morts.

Les accidents et les incidents étant imprévisibles, personne n’en a la maîtrise mais le plus triste dans cette affaire est que, les autorités urbaines ainsi que les usagers de ces lieux de négoce semblent ne pas tirer de leçons de leurs mauvaises expériences; tout comme au marché Somba Ziguida, Matadi-kibala, identifié comme un lieu de négoce à haut-risque avait été fermé et délocalisé vers le Camp PM. Quelques mois après, les activités ont refait surface, jusqu’ à reprendre le rythme normal comme si jamais rien ne s’y était passé, exposant davantage des vies.
Quelques marchands approchés par les reporters d’Agriboost infos avouent avoir encore cette scène tragique dans leur subconscient, mais préfèrent prendre le risque, car selon eux, aucune mesure n’a été prise de la part du gouvernement pour les mettre dans des meilleures conditions. « C’est un événement qui a brisé notre âme, car nos consoeurs ont perdu la vie, pendant qu’elles cherchaient un pain pour les leurs. Nous n’avons le choix que de revenir, parce que depuis ce drame, nous n’avons pas vu ce que l’Etat a fait pour nous permettre de vendre dans des bonnes conditions et en sécurité », a déclaré Sagesse Ipenda.
Ces derniers dénoncent l’augmentation des tracasseries policières et militaires du camp, depuis que leur lieu de commerce a été délocalisé vers le Camp PM. Ils demandent aux autorités urbaines d’aménager pour eux, un marché digne de ce nom.

Rappelons que quelques mois après le drame du 2 février 2022, le gouvernement avait aménagé quelques étalages au Camp PM pour ces commerçants afin de prévenir d’autres éventuels accidents. Un incendie ravageant ces installations a occasionné le retour en masse des marchands le long de la RN1 et sur cet endroit précis du drame.
Avec la situation sécuritaire actuelle du pays, la République Démocratique du Congo compte déjà plusieurs morts, la prise des mesures idoines pour ce marché s’avère nécessaire et urgente pour ne pas endeuillé davantage des familles.
Linda Imbanda

