Dans un communiqué de presse publié ce mercredi 29 janvier 2025, l’UNICEF lance un appel urgent pour mobiliser 22 millions de dollars pour apporter une aide d’urgence à 282.000 enfants déplacés, victimes des affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, dans l’est de la République démocratique du Congo. « L’UNICEF lance un appel de fonds de 22 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents, notamment en matière d’accès à l’eau potable, d’installations sanitaires adéquates, de médicaments, de fournitures médicales, de traitements pour les enfants souffrant de malnutrition sévère et de services de protection de l’enfant ».

Face à cette situation détériorée dans cette partie du pays, l’UNICEF se dit très préoccupée des répercussions directes sur les déplacés, notamment les enfants qui en sont les premières victimes. « L’UNICEF est gravement préoccupée par la détérioration rapide de la situation humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo résultant de l’intensification récente du conflit et de l’augmentation du nombre de personnes déplacées… Les violences dans le Nord et le Sud-Kivu ont entraîné le déplacement de 658.000 personnes supplémentaires ces trois derniers mois, parmi lesquelles 282.000 enfants…
L’intensification des combats à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, a contraint des milliers de personnes à fuir à nouveau, quittant les camps de déplacés pour chercher refuge dans d’autres quartiers de la ville. Ces déplacements répétés témoignent de l’instabilité persistante dans la région », peut-on lire dans ce communiqué.

Quant aux rapports reçus par cet organisme international signalant une hausse alarmante du nombre d’enfants séparés de leur famille ou non accompagnés à la suite de ces conflits, les exposant à un risque accru d’enlèvement, de recrutement forcé et de violences sexuelles, Jean-François Basse, Représentant intérimaire de l’UNICEF en RDC, alerte que « les populations civiles, épuisées par les événements traumatisants souffrent de la faim, de la soif et sont épuisés. Les familles privées d’accès à l’eau, à l’électricité et à l’internet se réfugient où elles le peuvent pour échapper aux violences », a-t-il déclaré, tout en précisant que les principaux risques pour les enfants sont actuellement liés à la santé et à la protection.
« Les conditions de vie précaires dans les camps, caractérisées par la promiscuité et l’insalubrité, exposent les enfants à un risque élevé de maladies telles que le choléra, la rougeole et la variole. La peur des affrontements et la saturation des structures de santé incitent les parents à hésiter à conduire leurs enfants à l’hôpital ».
Il a par ailleurs appelé les parties au conflit à baisser les armes. « Nous appelons les parties au conflit à mettre un terme aux violences qui exacerbent les souffrances des enfants et aggravent les conditions humanitaires déjà épouvantables », a ajouté M. Basse.
Linda Imbanda

